An de grâce 1276,
C’est en un jour de brume, au confins d’un hiver glacial, qu’Ereimul prît vit .
Un jour qui restera dans les mémoires, gravé comme funeste pour tout ceux chérissant la bourgade de Pontamour.
En ces temps sombres, l’inquisition sévit et voilà qu’un petit matin, les villageois virent venir au loin, des cavaliers. La lueur des torches se faisant de plus en plus distincte, c’est dans l’encre du ciel, encore noir de l’aube, que se dessinèrent les contours terrifiant d’épées et crucifix, brandis tout haut.
Trop tard, quand les moines arrivèrent, tout n’était que décombres et brasier encore fumant. Les corps déjà froid, marqué au rouge de la Croix, gisaient.
Et c’est à ce moment, tandis qu’ils creusaient les sépulcres, qu’un cris, un pleure étouffé se fit entendre près de la berge.
L’enfant était vivant. Il avait dû être jeté, là, dans le lit de la rivière en l’espoir de sa mort. Son corps violenté, brulé à vif, souffrait. Son cœur bâtait mais son pouls était faible. A chaque souffle, l’espoir de vie se maintenait, une petit fumée givrée s’évaporant dans les airs.
Ces moines bien que chrétiens, célébraient encore d’anciens culte et refusaient les dogmes imposés de la papauté. Leurs formations au combat, fît grandir dans les provinces, une notoriété de résistants et bien nombreux sont ceux, qui leurs conféraient des pouvoirs magique.
Ereimul comme ont le nomma par la suite, fut emmené mourant au sein d’une chapelle, une auguste place, inviolable caché dans les bois. Les soigneurs entamèrent leur chants ; Ils ne se turent que lorsqu’une lumière bleutée jaillit des yeux de l’enfant. Hors du temps, le silence; la magie avait opéré. Les blessures guériront mais les marques resteront.
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Bien des années passèrent et c’est maintenant en moine guerrier, l’injustice greffée en son cœur et les stigmates de celles-ci portées sur le corps, qu’il parcourt l’Europe. Se dressant au besoin, en protecteur de ceux, qui subissent le gourou d’une foi manipulée.
Il prît part, seul ou entouré des siens, à bien des combats, sauvant tant que peux, des âmes du buché. Son bras lui en fut arraché lors d’une lutte acharnée, dans une lointaine contrée, la Transylvanie. Secouru par un ordre local nichant dans les montagnes des Carpates, on l’emmena au forge mythique d’Avtabar. Abreuvé d’une boisson au goût acre et amer, la douleur peu à peu se dissipa, le travail alors commença.
Artisans du fer, en réalité mages détenteur de pouvoir ancestraux, c’est dans le fracas, l’éclat de la matière frappée à chaud et les incantations, que le transplant d’une main bio mécanique lui fût donné.
Des semaines plus tard et maintenant rétabli, le départ se fit très solennel. Au pied d’une majestueuse cascade, les animaux de la forêt guettaient de derrière les feuillage la cérémonie. On lui remit une épée de pouvoir, forgé dans un métal noir, très rare que l’on dit venu des cieux sous forme de boule de feu. Il reçu de plus, le livre sacré de l’ordre. Il endossa pour mission, la protection de ce précieux bien mais également de toute vie croisée dans le besoin .
Et c’est ainsi que EREIMUL, moine guerrier, redresseur de torts, porteur de l’épée d’Iryptode et détenteur du codex de la confrérie du feu sacré reprit son chemin, arpentant monts et vallées en cheminement vers son destin.
Rien dans l’histoire n’ébruita sa mort, les secret du codex restant à jamais dans l’oubli.
Seul persiste dans le folklore, une histoire colportée par les troubadours et "trouvères" de passage, qui relatent, pour ceux qui veulent bien le croire, les louanges d’un preux, bien que hideux chevalier, au visage brulé et à la main atrophié, élevant lors d’épique combats, une épée de légende…
N.M